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Bienvenue sur notre blog .. Vous trouverez sur ces quelques pages notre expérience quotidienne durant trois années sans voiture. Nous espérons que celle-ci vous aidera à sauter le pas ou en tout cas à réduire vos trajets automobiles et pourquoi pas votre empreinte écologique.


Bonne visite !

vendredi 29 août 2008

la galère

A force de dire du bien de la SNCF et de vanter le vélotrain, on pourrait croire que nous ne sommes pas objectifs, que nous avons adopté une ligne d'écriture particulièrement valorisante pour l'entreprise publique ; que nenni ! Il faut dire que jusqu'ici, nous avons eu très peu de problèmes de déplacement par le train, que ce soit avec ou sans nos vélos.

Je dis bien jusqu'ici ; car ce vendredi, j'ai connu la galère des transports ! Je devais me rendre à Bordeaux pour un entretien et avait réussi à trouver un aller-retour dans la journée. Passons sur le fait que, tout seul donc sans réduction et en achetant son billet au dernier moment, le prix de l'aller-retour était particulièrement prohibitif.

Vendredi 5h45, j'attends donc à la gare de Tonnerre le TER qui doit me conduire à Paris : 5 minutes, 10 minutes,... les trains de fret défilent devant nos yeux mais point de TER et point d'information du chef de gare, alors que celui-ci peut suivre l'avancée des trains sur son ordinateur de contrôle. La journée commence bien ; je commence même à me demander si je fais bien de faire cet aller-retour et si je ne ferais pas mieux de retourner me coucher. Le TER arrive enfin, il arrive même à rattraper un peu de son retard avant Paris ; il s'agit d'un train neuf équipé de prises : je vais pouvoir brancher mon portable et travailler : il ne sera pas dit que j'aurais perdu ma journée !

Arrivé à Paris, changement de gare sans encombres de "Gare de Lyon" à "Montparnasse", même si les tapis roulant ne fonctionnent pas (dommage j'aurais bien essayé le rapide à 9 km/h : ça doit décoiffer!). Alléché par toutes les publicités "Wifi en gare" et devant transmettre un document important à mes collègues à Tonnerre, j'ouvre mon portable et essaie de me connecter en vain : je découvre avec effroi qu'internet en gare est payant et qu'il me faut acheter une carte de 20min de communication à 3€ au bureau de tabac. Pas trop cher mais une fois activées mes 20 minutes, je découvre qu'elles doivent être utilisées dans la journée : 3€ pour envoyer un mail... l'arnaque !

Le TGV pour Bordeaux est annoncé à quai que 10 minutes avant le départ et une foule hétéroclite d'étudiants, de chefs d'entreprise, de familles avec plein de marmots et de centre de vacances se rue sur les deux rames qui relient la capitale d'Aquitaine. Les sacs s'entassent dans les racks à bagages trop étroits, puis inévitablement dans le couloir, nous obligeant à quelques tours de contorsion pour regagner nos places (heureusement que je n'ai pas pris mon vélo : je n'aurais pas pu le faire monter à bord) . Là, force est de constater, que dans ce bon vieux TGV atlantique il n'y a pas de prise de courant pour se "brancher". Mes 1h15 de batteries ne me permettent pas de regarder le film que j'avais prévu de visionner et il est impossible de recharger sur les prises aspirateur du couloir (il doit s'agir d'une prise européenne comme dans les campings). Tant pis, j'ai pris également de la lecture... mais 3heures de TGV tout seul s'est long ; et le voisin, un cadre BCBG, n'est pas très bavard.


Voilà pour l'aller. J'arrive en gare de Bordeaux Saint Jean après un "arrêt inopiné en plein evoie" et essaie de trouver où me diriger : il n'y a même pas un plan du quartier affiché en gare ! J'ai bien imprimé mon itinéraire la veille mais il s'agit de l'orienter correctement pour ne pas partir à l'opposé ! Avant de quitter la gare, je fais un détour par les toilettes : 50 cents le pipi ça fait cher et le comble c'est qu'il n'y a rien pour s'essuyer les mains... grrr. Direction l'entretien, il fait chaud, je suis en nage mais j'arrive à l'heure après avoir avalé rapidement mon repas et changé de chemise.

Ce qui ne devait pas arriver, arriva : mon entretien dura longtemps, trop longtemps et je redécouvre le soleil Bordelais à 15h00 alors que mon train est à 14h58 ; aucune chance d'autant que j'ai 1/2 heure de marche ! Tant pis, je fais un peu de tourisme et arrive en gare à 16h00 pour prendre le TGV de 16h30. Là, je tente de changer mon billet et j'apprends que celui-ci ne vaut rien, une fois le train parti et que si je veux prendre le TGV suivant, il me faut reprendre un billet au plein tarif. D'ailleurs d'après l'agent au guichet, je ne peux prendre que le TGV de 18h30, tous les précédents étant complets ! Forcément je m'énerve de ces nouvelles conditions de ventes des "billets loisirs" et je me vois expliquer que celles-ci sont écrites sur la pochette à billet qui m'a été remise lors de l'achat de celui-ci : ma fibre écolo en prend un coup, moi qui refuse toujours ces pochettes à billets qui sont un gaspillage de papier et qui ne servent à rien !

Tant pis je monte dans le train et voyage sur les strapontins disposés entre les voitures : le train est bien bondé, mais si j'avais voulu, il restait bien quelques places. Le contrôleur poinçonne mon billet sans sourciller... ouf ! Par contre même constat qu'à l'aller : pas assez de place pour les bagages, toilettes vieillottes et crades,... et surtout pas de prises pour mon portable : encore 3h ça va être long ! Je tente le branchement dans les toilettes : le portable se recharge 5min, puis plus rien ; je renouvelle l'opération deux-trois fois mais la batterie ne se recharge à peine. Sans doute un problème d'ampérage ! Alors je lis, je mange (un bon sandwich végétarien acheté en gare au sous-sol), et prends mon mal en patience ; d'autant qu'avec le monde et le chargement des bagages en gare de Bordeaux, le train a pris 15 minutes de retard qu'il ne rattrapera pas !



A Paris, je cours comme un malade dans les couloirs du métro, et réussi à attraper le dernier train pour... Laroche-Migennes qui s'arrête dans toutes les gares, ou presque, et qui lui non plus n'a pas de branchement électrique sous les sièges. Arrivé dans la gare Icaunaise à 22h30, j'ai trois solutions :
  • dormir sur un banc de la gare jusqu'à 6h le lendemain en sachant que je n'ai pas pris de pull ;
  • marcher durant 40 km, soit 6 heures de marche ;
  • faire du stop, en pleine nuit.
Je choisi la troisième, non pas la moins dangereuse et la plus aléatoire en raison de l'heure tardive mais de toute manière si passé minuit je suis toujours à Migennes, il sera toujours temps de trouver un coin pour dormir. La circulation est rare à cette heure : une voiture toutes les 5 à 10 minutes tout au plus. A 23h00, je suis toujours sous mon lampadaire à tendre mon pouce lorsque je vois revenir une voiture croisée 5 minutes plus tôt... qui se rend à Tonnerre et qui me propose aimablement de m'y déposer : sauvé !

Je suis tellement crevé que je m'endors en voiture durant quelques minutes. Mon chauffeur providentiel me dépose devant la maison : la journée aurait pu être pire !

Conclusions de la journée : Pour des questions économiques et stratégiques, il est vrai que beaucoup de gens ont l'impression que la SNCF a tendance à trop miser sur le TGV au détriment des trains circulant sur des petites et moyennes lignes. Et bien je peux dire que sur l'ensemble des TER pris cette année sur les régions Rhône-Alpes et Bourgogne notamment, la grande majorité disposait d'un plus grand confort que le TGV Atlantique : allées espacées et colorées pour circuler agréablement à l'intérieur sans encombre d'une rame à une autre. Des sièges vraiment confortables. Un véritable espace pour allonger et détendre ses jambes entre les fauteuils. Des prises électriques à portée de main pour brancher son portable ou recharger son mobile durant le trajet. Des porte manteaux d'appoint pour accrocher ses vêtements. Une bonne aération et circulation de l'air au niveau des jambes et non au niveau des vitres. Une lumière non agressive par compartiment passager. De vrais espaces bagages et vélos. Des tablettes bien étudiées pour lire, déposer son matériel ou sa nourriture. Des accoudoirs non fixés. Des coins assis "à quatre" comme dans le TGV... et aucune nuisance sonore (roulement extrêmement silencieux, aucun grincement d'essieux gênant, bruit de moteur camouflé).